samedi, février 24, 2007

des îles San Blas hasta Colombia (cliquez ici)





En Colombie donc…même s’il m’a fallu 3 jours pour joindre le Panama à Cartagène en Colombie, j’n’en ai pas moins apprécié le voyage. J’étais donc à El Porvenir, île perdue sur la côte caraïbe du Panama habitée par une population bien spéciale qu’on appelle les Kunas. Spéciale de par sa culture, sa tenue vestimentaire et de sa relation avec le touriste : « tu veux une photo ? oui, mais c’est $1 » ; pour cette raison que vous n’en verrez pas beaucoup mais vous verrez vite de qui j’parle.
En tout cas, l’endroit est majestueux, toute la moitié sud de la côte caraïbe qui s’étire de Colón au Panama jusque la frontière Colombienne n’est autre qu’une toile bleue turquoise sur laquelle des centaines de petites îles sympathiques donnent refuge à une population qui semble perdue sur notre planète terre. Et c’est donc sur l’une d’elle que j’avais atterri, isolé dans le seul hôtel de l’île, un peu déboussolé (après le Daríen), mais bien entouré (1 Ricain sympa, 1 mexicaine, 2 espagnols, 1 autrichienne et 1 Portugais).
De ce coin perdu, j’avais entendu dire avant qu’il était possible de trouver un bateau pour m’emmener en Colombie ! mais c’était mal barré car les locaux m’ont vite fait comprendre que je risquais d’attendre longtemps, alors j’ai choisi une autre option, me rendre le lendemain au bureau maritime de l’île qui se trouvait en face de la mienne, et où viennent obligatoirement se faire enregistrer les bateaux qui veulent traverser la région (sauf les Narcotrafiquants bien sûr !). Et là, par chance, j’rencontre un groupe de 4 personnes qui partait pour le port frontalier
avec la Colombie, à 13 h de bateau plus loin. Décision vite prise, tant pis pour la pluie et mes pauvres sacs, tant pis si je les connais pas ni ne sait pourquoi ils font le voyage, tant pis pour le bateau qui ressemblait à une grosse barque et où les 13 h risquaient d’être très longues…j’ai saisi l’opportunité et suis allé chercher mes sacs sur l’île d’à côté et eux sont venu me chercher 1 h. plus tard après s’être rassasié. Enfin…, je devrais dire : ils sont venus NOUS chercher, car bien que cette manière de se rendre en Colombie soit peu recommandable (j’vous laisse deviner pourquoi ?), j’y ai rencontré une Suédoise, Nanna, un peu perdue (car sans aucun guide de voyage, ni carte…), légèrement naïve je pense, et qui comptait se rendre en Colombie toute seule sans dépenser trop d’argent et donc emprunter elle aussi ce drôle de chemin. Sauf que la fille, çà faisait 1 semaine qu’elle attendait de trouver un bateau venu du ciel…bref, on a embarqué tous les 2 sur cette grosse barque en fibre de verre, ses 3 gros bidons d’essence de 200 L chacun, et ses 2 gros moteurs au cul…, et c’est lorsque « le capitaine » a mis les gazs que j’ai compris ce qui nous attendait. 2 * 100 chevaux à l’arrière pour un bateau aussi « léger », peu chargé au final, il fallait tout simplement être bien agrippé à l’arrière, le corps en contraction totale pour ne pas se retrouver les guiboles en l’air…(s’asseoir à l’avant ??, fallait même pas y penser tellement les vagues claquaient la coque et risquaient de vous briser le coxcis ) ; bref, je ne suis jamais allé aussi vite sur l’eau, et cette sensation de sauter de vagues en vagues tout en longeant des îles paradisiaques inhabitées avec la côte du Panama au loin, restera un souvenir inoubliable…
Bien sûr on n’a pas fait les 13 h. de voyage d’un trait, nous aussi on faisait nos p’tits arrêts pipi sur nos aires de repos, en débarquant sur une île tels des messagers, çà nous permettait de visiter, de rencontrer une nouvelle population, de boire une bière ou 2, de s’décontracter un peu le corps (y’en avait besoin), d’acheter des conneries sur le bateau marchant amarré pour quelques heures tel un magasin ambulant où vient se ravitailler la population, et enfin de jouer au taxi pour emmener de nouveaux passagers un peu plus loin sur l’archipèle … et ainsi, ce voyage que j’appréhendais un peu au début fut une incroyable aventure, avec la bouteille de Rhum qui tournait à l’arrière tel de vrais marins (on risquait pas de tomber en panne de carburants, y avait au moins 40 bouteilles), les vagues qui vous trempaient jusqu’à l’os, le soleil qui vous cramait le visage, le bateau pleine balle, tout cela au final aboutissait à une excitation permanente, et on ne se sent jamais plus libre que dans ces moments là, l’impression de bouffer la vie, même si c’est qu’du vent…
L’arrivée à la frontière Colombienne s’est faite de nuit, à 22h., sur une plage déserte, sous les lampes torches de l’armée qui nous attendait sur le bord…j’vous laisse imaginer la scène : débarquer les sacs sur le sable, les cartons de bouteille en pleine nuit…,et l’armée vous questionnant pendant que le chien renifle les sacs…sur une plage où on y voyait pratiquement rien, j’me suis senti un tout p’tit peu mal à l’aise pendant une heure (le temps de tout vérifier)…mais le ton s’est adoucit lorsqu’ils ont finalement compris que les 4 marins venaient tout simplement voir leur famille à 10 min. de marche plus loin dans un bled pommé et que les 2 Européens venaient tout simplement traverser la frontière. La frontière qu’on a traversé le lendemain, car le soir de notre arrivée, on a quand même fêté çà, avec la famille de nos nouveaux amis, du rhum, et de la musique…on s’est donc fait un p’tit bal familial en plein air…mortel !!! et tellement contents d’être arrivés.
Puis le lendemain traversée de frontière à pied pour enfin arriver en Colombie, hors-bord de nouveau pour rejoindre Turbo plus à l’Est, mais cette fois ce sont des lignes régulières j’dirais, où on se retrouve entassés à 50 sur le même type de bateau, pour seulement 3h. cette fois, mais avec une puissance et une vitesse qui en faisait flipper plus d’un (on se serait cru à une attraction de fête foraine, rien de plus…), et c’est donc là que nous avons fait réellement connaissance avec les Colombiens…super expressifs, très fêtards et très joyeux…
Et puis on recommence, 5h. de jeep, 7h. de bus…et Enfin on était arrivé à Cartagena…



Cartagène (cliquez ici)

Cartagena…quelle jolie ville, l’une des plus belles que j’ai visité depuis le début, car on y trouve de tout : son down town avec ses buildings qui longe une plage où çà chante, danse, fait la fête…, son quartier historique encerclé de remparts style Carcassonne avec ses p’tites rues coloniales, ses facades rénovées et ses balcons fleuris, des taxis mais aussi des calèches pour les amoureux, son atmosphère latino caribéenne, et ses p’tites femmes toutes plus belles les unes que les autres… bref, faudrait pas m’proposer un job là bas !…en tout cas, j’y aurai passé presque 10 jours, la suédoise n’y étant pas complètement pour rien, car quelques jours après, on a rejoint un groupe d’amiEs à elle, pour mon plus grand plaisir, et qui avait ni plus ni moins loué un appartement, à Barranquilla, une ville à 50 kms au nord, où se déroulait le plus grand festival annuel de Colombie…ah ba il était content le Français !!! Participer au défilé l’après midi, et où la rue ressemble à un terrain de bataille de farine et de mousse à rasé…danser toute la nuit sur fond de vallenato, salsa, bachata …devant des concerts live en plein air…et tout çà avec son p’tit groupe de Suédoises privé…on peut dire que l’entrée en matière avec la Colombie ne pouvait pas mieux commencer ! Ca ne nous a pas non plus empêché de faire la fête avec les Colombiens, car dès qu’ils peuvent discuter avec un touriste, ils n’hésitent pas…Incroyable comme ils sont accueillants et veulent à tout prix changer la mauvaise image de leur pays. On sent vraiment que ces gens souffrent de leur réputation et sont prêts à tout pour vous faire changer d’opinion…(mais malheureusement, çà n’empêche qu’il y a 1 semaine, ils ont flingués 2 touristes Italiens, et 1 Français qui résidait là-bas…), c’était juste pour info…
Voilà, et puis il a fallu continuer le voyage, quitter toute cette euphorie et laisser ma copine Nanna la Suédoise avec ses copines. J’avais un autre itinéraire…partir pour medellín à quelques 643 kms au sud de Cartagène…


Medellín - Marinilla (cliquez ici)


Medellín, 13h. de bus plus tard, n’est autre qu’une grosse Métropole (normal, y’a le Metro), 2,5 millions d’hab., perchée à 1500 m d’altitude. J’étais venu voir l’ancien fief de Pablo Escobar (assassiné en 93) et anciennement la capitale mondiale du crime…mais tout cela a bien changé, Medellín est désormais une ville aussi dangereuse que n’importe quelle autre métropole. Par contre, çà reste la capitale mondiale de la Cocaïne, et bien sûr, j’étais venu pour m’en mettre plein le nez comme dans Scarface…nan j’déconne, à la place j’prends des antibiotiques pour essayer de calmer l’infection que j’ai depuis une semaine au tibia. Voilà, pas grand-chose à dire en définitive, du béton, un Métro, des riches, des pauvres…vous voyez de quoi j’veux parler ?
Heureusement, il reste la banlieu, beaucoup plus typique de la Colombie et un peu plus différente de la notre, comme si on mettait un bon vieux village normand à la place de Conflans...ca vous donne la ville de Marinilla (en fin de diaporama)...
Bueno, nos vemos en Cali mas tarde…


vendredi, février 16, 2007

LE PANAMA



Panama City (cliquez ici)


Alors, avant de commencer avec Le Panama, j’vais revenir 2 secondes sur Le Costa Rica…car j’ai senti que j’avais légèrement vexé Idania sur la question du pays sans âme. C’est vrai, j’me suis p’têt un peu énervé, les Costa Ricains sont très cools, ils savent faire la fête, ne se prennent pas la tête et sont très « Pura Vida » comme ils savent si bien l’dire. J’ai rencontré des gens charmants et même en quittant ce joli pays, ba j’en avais pas fini avec lui ! Effectivement, j’ai continué mon voyage avec une famille Costa ricaine…et on a fini à Panama City (après 12 h de bus) à minuit, à s’enquiller 3L. de bière pour fêter notre arrivée. Ce qui prouve que ces gens sont très « pure life »…mais je n’sais pas, il me manquait un truc au CR et c’est en arrivant à Panama City que j’ai trouvé un semblant de réponse…il me manquait cette ambiance de rue, ce côté typique des quartiers (défoncés ou non) où les gens vivent simplement, dehors, et sans extravagance avec un p’tit fond musical pour adoucir l’ambiance… voilà…bref, le Costa Rica restera une bonne expérience, que je ne renouvellerai sans doute pas, tout comme j’espère ne pas renouveler ma dernière nuit passée là-bas…j’m’explique : à Cahuita, au Costa Rica donc, j’me retrouve à taper la discute à 23.00 sur un banc avec un pur rastaman d’une 50aine d’années (Roberto), qui parlait anglais et un autre paysan qui parlait un drôle d’espagnol à cette heure tardive…(cf les dernières photos sur le Costa Ricain). 15 min. plus tard, un autre rastaman un peu défoncé vient alors interrompre la discussion pour me demander d’où j’venais et blablabla…sauf que lorsque mon pote Roberto lui fait gentiment la remarque en lui disant qu’il n’a pas à interrompre les gens, le mec s’énerve aussi sec, commence à gueuler comme s’il nous faisait un concert de ragga, dépose son sac plastique et sa noix de coco…et sort une lame ! Tout le monde se lève aux alentours, sur ses gardes, en regardant ce gars s’exciter tout seul à tourner autour de nous 2 restés assis tranquillement…un blanc entre 2 noirs !! Mais j’sais pas pourquoi, Roberto et moi avions senti que c’était du bleuf ; en tout cas la scène a duré 3-4 min., avec les touristes assis à boire un coup dans le café d’en face, et les locaux à côté de nous, à scruter le moindre faux mouvement de la part du noir avec son arme blanche. Bref, çà s’est terminé en menaces de mort et rien de plus…mais j’n’oublierai jamais la sérénité de ce rasta cool et de sa mentalité…c’était un pur, un vrai !
Bon la parenthèse a été longue, c’est vrai, alors parlons peu, parlons bien, Le Panama. L’arrivée s’est faite au nord, à Bocas del Torro à 50 kms de la frontière, un archipel supposé magnifique, mais quand il fait beau…car moi j’n’ai pas eu cette chance. J’y ai quand même passé une nuit, mais juste passé, car pour ce qui était de dormir, j’étais mal tombé…un dortoir, un groupe de 10 surfers devinez d’où, à discuter défoncés jusqu’à 4h du mat à la fenêtre, et moi juste derrière…et enfin, un mec qui vient tirer son coup sur le lit d’à côté…alors déjà que j’n’avais pas particulièrement trouver l’endroit très attrayant car rempli d’hôtels hors de prix mais en plus pleins de surfers sapés dernière mode, la planche sous le bras, à s’promener dans la ville sous les yeux des pauvres locaux errants dans les rues et qui vivent dans des baraques en bois qui tiennent à peine debout et enfin… la pluie…bref, le lendemain, j’ai fuit, pour Panama City.
Panama City, un air de New York à la Havane...très très cosmopolite (pour preuve, on y trouve des mosquées et temples Hindus…). Mais c’est vrai que cela faisait longtemps que j’n’avais pas ressenti cette adrénaline à m’promener dans des quartiers réputés chauds, à m’perdre dans des rues hors du temps, ou à regarder des scènes de vie très pittoresques…On y trouve aussi la police qui n’hésite pas vous faire remarquer que vous ne devriez pas traîner là, au lieu de vous dire de faire attention où vous mettez les pieds…car vaut mieux pas marcher la tête en l’air si on ne veux pas s’retrouver la jambe au fond d’un trou parce qu’ à cet endroit comme tant d’autres, il manque une dalle, ou une plaque d’égout…bref c’est chaud, mais c’est pas les gens les plus dangereux !
Et puis à voir, forcément, le Fameux Canal de Panama, un pont maritime pour élever les navires à 26 mètres au dessus du niveau de la mer, construit en 10 ans, inauguré le 15 août 1914, et où passent prêt de 14 000 bateaux par an. Pour la p’tite histoire, le bateau pris en photo est un navire Turc, qui a payé son passage $48 000…le record étant de $200 000 payé en 2001 par un navire Français ! On comprend pourquoi le Panama a décidé d’agrandir son canal pour doubler le traffic…tu m’étonnes, çà représente un sacré paquet de fric pour le pays.(Ca doit être pour çà que la monnaie nationale s’appelle le Cordoba, mais qu’il n’existe que des pièces, aucun billet Cordoba, les billets sont des dollars…bizarre)
Y’en a un, moins con, qui a traversé le canal à la nage en 1928…du coup il n’a payé que $0,36 , un autre record. Voilà voilà….les p’tites histoires d’en rire.

La Palma (cliquez ici)

Par contre là où j’ai moins rie, c’est lorsque j’ai décidé d’aller me perdre dans la région du Darién, au sud est du Panama, près de la frontière avec la Colombie. Cet endroit étant tellement isolé, il vous faut presque 12h pour parcourir les 100 km qui séparent la ville de La Palma à celle de Panama City. Mais ce fut une expérience inoubliable, j’y ai vécu durant ces 4 jours d’excursion les meilleurs moments de mon voyage commencé depuis Mexico. J’vais essayer de faire court :
Départ à 5h du mat. en bus (qui tombera en panne 2h plus loin) pour m’emmener à Meteti à l’Est du Panama, là où se termine la Panaméricaine (sorte de route 66 qui part des Etats-Unis et qui traverse toute l’Amérique Centrale). De Meteti on prend un pick up (1h) pour Punta Kimba sur la côte Pacifique d’où partent des lanchas (barques à moteur) et rejoignent les villages aux alentours. Je trouve donc une lancha avec un local qui transporte des marchandises…j’embarque donc pour 1h de plus en bateau en direction de La Palma, p’tit village perdu sur la côte (un peu crade) peuplé par des Afro-panaméens descendants d’esclaves. Arrivée : 16h. Le soir même, pour me récompenser de tous ces efforts, j’me retrouve à assister au carnaval annuel où les gens défilent dans la rue (y’en a qu’une) en chantant, dansant derrière un orchestre ambulant…ambiance garantie ! puis tout le monde termine dans un hangar sur pilotis en face de la mer et qui sert de discothèque. Là encore, çà vaut le coup d’œil, surtout sur la piste de danse où même les chiens sont de la partie. Bref, après pas mal de bières et de rhum, j’ai capitulé le cœur joyeux et la cassette de la caméra remplie. C’était La Palma.

Mogué - Punta Alegre (cliquez ici)



Le lendemain, je laisse mes sacs à l’hôtel et décide de partir pour 2 jours à l’arrache à la découverte d’indigènes, avec mes 2 meilleurs amis : Sony et Nikon, ma brosse à dent, et puis...c’est tout. Sauf que je ne savais pas qu’en réalité j’allais passer bien plus qu’une nuit. La faute à Chilita, un Afro-personnage mystique, avec qui je suis parti à la découverte de cette tribu perdue au fin fond de la jungle. Ce Monsieur Chilita, m’a donc emmené, ou plutôt, je l’ai emmené à Mogué (car au final, c’est moi qui conduisait sa barque pendant qu’il buvait ses bières) , une tribu d'indigènes Emberá, qui vit le long d’un fleuve, de manière autonome et avec un style de vie comme on en trouve plus beaucoup de nos jours. Les photos parlent d’elles mêmes (les paintures Jawa sur le corps surtout) . J’ai donc passé la nuit loin là-bas, avec mon compañero Chilita, à dormir dans un hamac, et à se cailler un peu les fesses, faute de ne rien avoir amener. J’ai eu du mal à partir, je dois l’avouer…mais voilà, c’est la vie, chacun son chemin.
Le mien ne s’est pas arrêté là, je l’ai continué encore avec Chilita, car lorsqu’il m’a raccompagné à mon point de départ, là où j’avais laissé mes sacs, au moment de nous séparer, j’ai décidé de rester avec lui et d’aller voir à quoi ressemblait son village de pêcheurs, à 1h30 de bateau plus loin…je ne suis donc pas allé chercher mes affaires, et on est repartis exactement comme la veille, à l’aventure, mais en pleine nuit, et en pleine mer pour rejoindre Punta Alegre (pointe joyeuse). On n’a pas fait le voyage tous les 2, car de nuit, c’est un peu chaud, on a fait le trajet à 2 barques avec 2 jeunes qui rentraient eux aussi au village. Bien sûr, ils avaient la glacière à bord, qu’on a remplie au préalable de carburant local…pour ne pas tomber en panne sèche !! et rebelotte…sous un ciel étoilé, et une mer plutôt calme, nous voilà repartis dans l’autre sens, torse nu, les bras en croix à l’avant du bateau, genre Titanic en plus petit et bière à la main tels 2 équipes, à faire la course sur l’eau…un voyage encore une fois inoubliable…
Une fois arrivé, dans le noir car pas d’éléctricité…juste le bruit des générateurs environnants, Chilita me présente ma chambre, ou plutôt celle de sa fille et de ses 2 marmots, et le matelas par terre qui sera le mien…puis il me dit : « écoute, j’ai pas de toilettes ici, alors si tu as besoin, ba tu vas par là…ou par là-bas… », (bref tu te démerdes, tu vas chier dans un coin du village…et sans papier bien sûr…). A partir de ce moment, j’ai compris que j’allais vivre à la roots, et j’ai tellement adoré ces gens, ce village de pêcheurs perdus au fond du Panama, à marcher pied nu du matin jusqu’au soir, à manger de la langoustine à tous les repas, sauf la fois où on a alterné avec de l’Iguane (très bon), à boire du Rhum local à toute heure, jouer aux dominos avec la mer en toile de fond, se baigner avec les gamins dans l’eau, taper un match de foot comme à Eragny, aller pêcher la langouste de bon matin au large, écouter la musique du voisin toute la journée, et puis….ne rien faire ! tout cela a donc contribué à retarder mon départ de 3 jours de la région du Darién. Pour résumé, ce fut une expérience, un souvenir que je mets en numéro 1 du top 10 de ce voyage en Amérique latine…
Et puis un bon matin, réveillé à 5 H., la tête un peu dans les chaussettes pour être poli, il a fallu partir, reprendre ces barques à moteur…aller chercher mes sacs qui dormaient à l’hôtel depuis 4 jours sans nouvelles de moi, et faire le chemin inverse pour me rendre à la capitale…dur ! surtout le lever à 6h de nouveau le lendemain pour m’envoler vers les îles San Blas, un archipel paradisiaque, où vit une population indigène Kuna disséminée sur de petites île…, sur la côte caraïbe, tout à l’est, et d’où je comptais trouver un moyen de me rendre en Colombie…mais cela, ce sera dans le prochain numéro…en Colombie !