
En Colombie donc…même s’il m’a fallu 3 jours pour joindre le Panama à Cartagène en Colombie, j’n’en ai pas moins apprécié le voyage. J’étais donc à El Porvenir, île perdue sur la côte caraïbe du Panama habitée par une population bien spéciale qu’on appelle les Kunas. Spéciale de par sa culture, sa tenue vestimentaire et de sa relation avec le touriste : « tu veux une photo ? oui, mais c’est $1 » ; pour cette raison que vous n’en verrez pas beaucoup mais vous verrez vite de qui j’parle.En tout cas, l’endroit est majestueux, toute la moitié sud de la côte caraïbe qui s’étire de Colón au Panama jusque la frontière Colombienne n’est autre qu’une toile bleue turquoise sur laquelle des centaines de petites îles sympathiques donnent refuge à une population qui semble perdue sur notre planète terre. Et c’est donc sur l’une d’elle que j’avais atterri, isolé dans le seul hôtel de l’île, un peu déboussolé (après le Daríen), mais bien entouré (1 Ricain sympa, 1 mexicaine, 2 espagnols, 1 autrichienne et 1 Portugais).
De ce coin perdu, j’avais entendu dire avant qu’il était possible de trouver un bateau pour m’emmener en Colombie ! mais c’était mal barré car les locaux m’ont vite fait comprendre que je risquais d’attendre longtemps, alors j’ai choisi une autre option, me rendre le lendemain au bureau maritime de l’île qui se trouvait en face de la mienne, et où viennent obligatoirement se faire enregistrer les bateaux qui veulent traverser la région (sauf les Narcotrafiquants bien sûr !). Et là, par chance, j’rencontre un groupe de 4 personnes qui partait pour le port frontalier avec la Colombie, à 13 h de bateau plus loin. Décision vite prise, tant pis pour la pluie et mes pauvres sacs, tant pis si je les connais pas ni ne sait pourquoi ils font le voyage, tant pis pour le bateau qui ressemblait à une grosse barque et où les 13 h risquaient d’être très longues…j’ai saisi l’opportunité et suis allé chercher mes sacs sur l’île d’à côté et eux sont venu me chercher 1 h. plus tard après s’être rassasié. Enfin…, je devrais dire : ils sont venus NOUS chercher, car bien que cette manière de se rendre en Colombie soit peu recommandable (j’vous laisse deviner pourquoi ?), j’y ai rencontré une Suédoise, Nanna, un peu perdue (car sans aucun guide de voyage, ni carte…), légèrement naïve je pense, et qui comptait se rendre en Colombie toute seule sans dépenser trop d’argent et donc emprunter elle aussi ce drôle de chemin. Sauf que la fille, çà faisait 1 semaine qu’elle attendait de trouver un bateau venu du ciel…bref, on a embarqué tous les 2 sur cette grosse barque en fibre de verre, ses 3 gros bidons d’essence de 200 L chacun, et ses 2 gros moteurs au cul…, et c’est lorsque « le capitaine » a mis les gazs que j’ai compris ce qui nous attendait. 2 * 100 chevaux à l’arrière pour un bateau aussi « léger », peu chargé au final, il fallait tout simplement être bien agrippé à l’arrière, le corps en contraction totale pour ne pas se retrouver les guiboles en l’air…(s’asseoir à l’avant ??, fallait même pas y penser tellement les vagues claquaient la coque et risquaient de vous briser le coxcis ) ; bref, je ne suis jamais allé aussi vite sur l’eau, et cette sensation de sauter de vagues en vagues tout en longeant des îles paradisiaques inhabitées avec la côte du Panama au loin, restera un souvenir inoubliable…
Bien sûr on n’a pas fait les 13 h. de voyage d’un trait, nous aussi on faisait nos p’tits arrêts pipi sur nos aires de repos, en débarquant sur une île tels des messagers, çà nous permettait de visiter, de rencontrer une nouvelle population, de boire une bière ou 2, de s’décontracter un peu le corps (y’en avait besoin), d’acheter des conneries sur le bateau marchant amarré pour quelques heures tel un magasin ambulant où vient se ravitailler la population, et enfin de jouer au taxi pour emmener de nouveaux passagers un peu plus loin sur l’archipèle … et ainsi, ce voyage que j’appréhendais un peu au début fut une incroyable aventure, avec la bouteille de Rhum qui tournait à l’arrière tel de vrais marins (on risquait pas de tomber en panne de carburants, y avait au moins 40 bouteilles), les vagues qui vous trempaient jusqu’à l’os, le soleil qui vous cramait le visage, le bateau pleine balle, tout cela au final aboutissait à une excitation permanente, et on ne se sent jamais plus libre que dans ces moments là, l’impression de bouffer la vie, même si c’est qu’du vent…
L’arrivée à la frontière Colombienne s’est faite de nuit, à 22h., sur une plage déserte, sous les lampes torches de l’armée qui nous attendait sur le bord…j’vous laisse imaginer la scène : débarquer les sacs sur le sable, les cartons de bouteille en pleine nuit…,et l’armée vous questionnant pendant que le chien renifle les sacs…sur une plage où on y voyait pratiquement rien, j’me suis senti un tout p’tit peu mal à l’aise pendant une heure (le temps de tout vérifier)…mais le ton s’est adoucit lorsqu’ils ont finalement compris que les 4 marins venaient tout simplement voir leur famille à 10 min. de marche plus loin dans un bled pommé et que les 2 Européens venaient tout simplement traverser la frontière. La frontière qu’on a traversé le lendemain, car le soir de notre arrivée, on a quand même fêté çà, avec la famille de nos nouveaux amis, du rhum, et de la musique…on s’est donc fait un p’tit bal familial en plein air…mortel !!! et tellement contents d’être arrivés.
Puis le lendemain traversée de frontière à pied pour enfin arriver en Colombie, hors-bord de nouveau pour rejoindre Turbo plus à l’Est, mais cette fois ce sont des lignes régulières j’dirais, où on se retrouve entassés à 50 sur le même type de bateau, pour seulement 3h. cette fois, mais avec une puissance et une vitesse qui en faisait flipper plus d’un (on se serait cru à une attraction de fête foraine, rien de plus…), et c’est donc là que nous avons fait réellement connaissance avec les Colombiens…super expressifs, très fêtards et très joyeux…
Et puis on recommence, 5h. de jeep, 7h. de bus…et Enfin on était arrivé à Cartagena…

1 commentaire:
Bonjour, Nous organisons des croisières aux san blas, si vous souhaitez plus d'infos ou avoir un contact sur place, n'hésitez pas à nous contacter !..
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